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Tityvillus Academy, l’enluminure pour tous

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Dans cet épisode spécial du  « Monde des Enluminures »nous recevons Christelle et Noémie, les fondatrices de Tityvillus Academy. 

Leur concept est original puisqu’il permet non seulement d’apprendre l’enluminure et la calligraphie, mais aussi d’obtenir le bon matériel et un suivi personnalisé. 

Filmé avec 2 caméras et en temps réel, c’est tout un potentiel d’apprentissage à son rythme et sur mesure qui s’ouvre à tous les élèves. 

 

Vous pouvez retrouver Tityvillus Academy sur leur site , Facebook , Pinterest et sur Instagram.

Et pour aller plus loin, n’hésitez pas à consulter l’article dédié à leur démarche.

 

Introduction

Et si je vous disais qu’il existe un art qui traverse les siècles, qui allie esthétique et savoir-faire et qui ne cesse de nous émerveiller et d’inspirer les artistes d’aujourd’hui ?

Bienvenue dans le monde des enluminures, le podcast qui explore toutes les facettes de cet univers fascinant : technique, matériaux, chef-d’œuvre, anecdotes. Ici, on répond à toutes vos questions, des plus basiques aux plus pointues. Alors que vous soyez passionné d’histoire de l’art ou simplement curieux, rejoignez-moi pour une nouvelle plongée au cœur du monde des enluminures.


Présentation des invitées

Animateur : Bonjour à tous. Alors aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, ce n’est pas une mais deux invités que j’ai le plaisir de recevoir dans l’épisode d’aujourd’hui. C’est l’équipe de Titivilus Academy, à savoir Noémie et Christelle qui sont avec nous. Bonjour.

Noémie et Christelle : Bonjour !

Animateur : Alors toutes les deux vous avez enseigné à l’Institut supérieur européen de l’enluminure et du manuscrit à Angers. La première question c’est : qu’est-ce que Titivilus Academy ? Comment ça vous est venu ? Comment vous avez eu envie de vous lancer dans cette aventure numérique ?

La genèse de Titivilus Academy

Noémie : C’était une drôle d’idée mais elle a été lancée il y a quelque temps. En fait, on s’est rencontré à l’institut d’enluminures et puis effectivement on s’est dit qu’on pouvait mettre en commun nos deux compétences : une un petit peu plus à l’aise au niveau de l’enluminure et des nouvelles technologies et puis pour ma part plutôt la calligraphie et puis plutôt les cours de terrain, enfin vraiment les cours en présentiel.

Christelle : Voilà, c’est ça en fait. On était donc toutes les deux à l’institut d’enluminures, on enseignait, on a refait en même temps tout le programme au sein de l’institut et on a vu qu’on travaillait à peu près de la même façon, qu’on avait cette même envie de faire un programme bien concis. On travaillait vraiment ensemble assez régulièrement. On a vu que ça matchait bien.

Donc ça c’était avant que l’institut ne ferme. Et puis une fois que l’institut a fermé, on a trouvé ça dommage que ce savoir-là se perde. On s’est dit bon on va peut-être relancer quelque chose. Mais on voulait pas du tout faire comme l’institut. Ça c’est vraiment quelque chose de différent.

Mais nous, on s’est dit : notre ce qu’on peut apporter peut-être développer quelque chose de plus grand encore. C’est-à-dire au lieu d’avoir – parce qu’on a toutes les deux nos ateliers, on intervient avec 5 ou 6 personnes voire 10 grand maximum – mais là, l’idée serait peut-être d’essayer d’ouvrir un peu plus et on s’est posé la question comment faire et de là est venue peut-être l’idée de faire des cours en ligne.

Cours en ligne, il y en a beaucoup qui sont en aquarelle, ça fonctionne très bien en aquarelle dans d’autres. Mais pourquoi l’enluminure n’a pas sa place là-dedans ?

L’objectif de démocratisation

Christelle : Voilà. Ce qui permet de toucher un plus large public et d’aller au-delà de la région puisqu’on est toutes les deux de la région et ça nous permettrait vraiment de toucher un large public et peut-être de démocratiser aussi tout ce qui est artisanat d’art où des fois on a peur de se lancer, on a peur de faire des fautes, on a peur de pas être dans les bons créneaux et on s’est dit on peut peut-être essayer de faire quelque chose là-dessus.

Animateur : Et vous le faites bien. Et qu’est-ce que c’est que Titivilus ?

Le personnage de Titivilus

Noémie : Ah, Titivilus, c’est un sacré petit personnage. Petit Titivilus. Alors, il est représenté ici. On l’a mis en scène. J’ai créé le petit personnage qui est ici. Et puis Christelle a ajouté la calligraphie qui est autour.

Mais à la base en fait, Titivilus c’est le démon des copistes qui poussait à la faute le moine copiste lors de son travail ou même lors des offices. Lorsqu’un moine s’endormait et bien on disait que c’était Titivilus qui en était la cause et non pas le moine.

Et donc en fait à partir du 12e siècle, on a commencé à voir les représentations de Titivilus dans les enluminures. Et puis on s’est dit que ce petit personnage nous semblait sympathique et on voulait le rendre surtout sympathique. On voulait vraiment pas le transformer en démon.

Les représentations étaient vraiment en démon méchant qui venait piquer les lettres des moines copistes. Et là nous on se dit bon bah avec le temps, il est devenu sage, il est devenu mignon, il a pris du poids parce qu’il a moins de travail. Il y a plus de moines copistes donc il a un petit peu moins de travail. Donc il a pris un peu de poids le pauvre mais il se porte bien.

Animateur : Donc c’est pas vous en fait Titivilus, c’est la petite mascotte.

Noémie : Exactement. Voilà, c’est la petite mascotte qui va accompagner les petits Titiviliens et les petites Titiviliennes prochainement.

L’approche pédagogique complémentaire

Animateur : Du coup votre plateforme, elle se veut complémentaire à l’apprentissage en présentiel puisque toutes les deux vous avez vos ateliers, vous faites des cours ensemble, c’est ça ? Et donc le principe vraiment c’est de pouvoir favoriser le partage des savoir-faire entre artisans et particulier, j’imagine. Comment est-ce que vous avez pensé cette approche collaborative de transmission ?

Noémie : Ouais. Donc on se filme donc on fait chacune nos cours, donc moi en enluminure et puis Christelle en calligraphie, on se filme, on prend un sujet par exemple… on vous choisit – enfin les personnes qui viennent vont choisir « je veux faire ce motif là » et donc on va venir le filmer de A à Z. On fait très peu de coupures. On va peut-être accélérer mais on veut vraiment que tout le monde puisse faire tout le geste de A jusqu’à Z. Vraiment sans lucifer pas à pas.

Et en plus de ça, on peut aussi proposer des cours en présentiel pour venir – voilà – pour si les gens peuvent, parce que le but c’est d’élargir géographiquement mais on est toutes les deux présentes pour faire en plus les cours en présentiel puisqu’on a souvent cette crainte de la vidéo.

Avantages de la formation en ligne

Noémie : Alors ça je l’ai beaucoup eu des gens ils m’ont dit « Oui, j’aurais bien acheté vos cours mais j’ai un peu peur. » Et on leur explique, on leur dit qu’en fait au final, nous on le voit quand on est cinq ou six sur une table et ben il faut qu’on regarde un peu comme ça dans quel sens c’est. On est en face, on est de l’autre côté là.

Là on a deux caméras. On a une caméra qui est au-dessus de nous et une caméra qui est sur le côté. Et donc en fait la personne voit comme si c’était nos yeux. Donc en fait c’est vraiment une vision qu’on a même pas en présentiel.

Et les retours que j’ai sont vraiment très positifs. On me dit « oui, j’avais peur, j’avais la crainte de voir les vidéos et finalement en fait ça s’y prête très bien. » Alors oui, faudra toujours du présentiel pour qu’on puisse valider parce qu’il y a peut-être une notion de couleur et cetera qu’on aura pas. Mais ça s’y prête très très bien.

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On m’envoie à chaque fois des retours, des résultats et cetera. Je leur fais des retours. Donc ça fonctionne vraiment très bien en vidéo.

Tests préalables

Noémie : Moi avant – mais aussi Christelle avant de se lancer là-dedans, on a chacune fait des cours en ligne. J’ai fait par exemple un cours avec une rosace donc pour voir le dessin, voir comment ça fonctionnait. C’était très bien. Et j’ai fait aussi un cours de miniature persane pour voir la couleur comment ça se présentait, si ça rendait quelque chose.

Donc avant de lancer ce projet, on a testé pour voir aussi ce que nous on voulait, ce qu’on voulait pas, les erreurs et cetera.

Modalités d’interaction

Animateur : Et alors c’est des cours avec des échanges, c’est-à-dire qu’ils vous montrent au fur et à mesure, ils peuvent vous poser des questions ou c’est…

Noémie : Alors ils achètent le cours et après ils peuvent nous envoyer. En effet, on répond très bien soit sur Instagram. Alors j’ai Instagram, j’ai les mails. On va faire un WhatsApp. On fera peut-être même un groupe Facebook peut-être ou enfin on verra parce que Facebook c’est peut-être maintenant… on verra on va essayer de faire en plus il y aura un canal d’échange justement pour échanger pour peut-être se partager les résultats et cetera.

L’idée c’est du cours suivi en fait, c’est quasiment du cours particulier puisque on fait vraiment étape par étape et on se met en fait à la place de l’apprenant. On se dit voilà qu’est-ce qu’on pourrait apporter nous étape par étape et puis qu’est-ce que recherche aussi un apprenant parce qu’il y a des fois il y a des choses qui nous paraissent peut-être simples et puis finalement quand on démarre ça peut être compliqué.

Donc on essaie vraiment de faire au mieux, se mettre à la place du débutant ou même du confirmé et on fait vraiment étape par étape et c’est ce qui est assez sympa et je pense que ça équivaut vraiment un cours particulier. C’est sauf qu’en plus il y a deux caméras donc c’est encore mieux pour voir de près.

Avantages spécifiques du format vidéo

Christelle : Ouais puis c’est vrai c’est un cours particulier immersif. Et puis c’est vrai que la chose aussi qu’on a qu’on a pas quand on est en présentiel, c’est que là on peut mettre pause. « Ah mince, il y a quelqu’un qui sonne. » On peut mettre pause, on peut reprendre. « Mince, j’ai pas compris un geste », hop, je reviens en arrière, je regarde le geste.

Il y a aussi tout ce temps-là qu’en atelier, on n’a pas le temps. On n’a pas le temps parce qu’on est 6, on est 10, on n’a pas le temps d’être autant de temps avec une seule personne. Donc là, au moins ça permet vraiment de voir et puis on fait vraiment – alors que quand on est en atelier, on va guider, on va montrer des petits éléments. Là, on montre vraiment le résultat, toutes les étapes.

Construction des cours progressifs

Animateur : Vous avez partiellement déjà répondu à ça, mais que ce soit la partie dorure ou la partie calligraphie ou même les différentes techniques, comment est-ce que vous allez vraiment pouvoir construire le cours pour que chacun puisse progresser à son rythme tout en gardant cette exigence technique parce que vous vous avez le geste mais le débutant ne l’aura pas forcément. Le confirmé va vouloir chercher autre chose. Comment est-ce que vous arrivez à transmettre ça ?

Christelle : Là, c’est vrai qu’on a déjà un petit peu répondu dans le sens où il y a le côté avec les caméras et le fait de pouvoir revoir plusieurs fois le geste. Donc ça c’est assez intéressant et puis par la suite les échanges aussi qu’on peut avoir une fois que le sujet est terminé ou tout du moins que les personnes aussi qui ont participé au cours puissent échanger aussi entre elles. Ce qui est important aussi pour répondre à d’autres questions ou à de nouvelles questions qu’on s’est peut-être pas posé d’ailleurs.

Noémie : Et puis en expérience, il y aura une foire aux questions. On est en train de faire plutôt deux formats aussi pour répondre un peu à ce qui s’est passé avec ce qu’on a proposé. Au départ, on voulait vraiment proposer des sujets loisir. Donc on achète ce format là, le format qui est derrière où on achète une œuvre qu’on va réaliser clé en main.

Et au final… en parallèle j’avais lancé un petit cours technique pour voir un peu ce que ça allait faire mais vraiment plus ciblé parce que par rapport aux questions que j’avais, c’était plutôt « réussir un aplat » par exemple, on me posait des questions de « comment tenir le pinceau » et cetera. Donc je me suis dit je vais faire une vidéo là-dessus. J’ai fait une courte vidéo de 2h et finalement les retours sont très positifs. Vraiment c’est côté « je pointe sur une technique », ça répondait à pas mal de questions de nos apprenants, nos Titiviliens.

Et donc on va peut-être développer ça, on va peut-être développer un peu plus ce côté formation entre guillemets, les points techniques en fait. Point technique à aborder. Vu que nous en plus on avait travaillé sur un programme complet, on a déjà en fait les besoins de chacun pour les guider. Donc pour commencer les bases, les techniques de base et ensuite pour développer ceux qui auront besoin de plus de techniques un peu plus complexes : de grisaille, de dorure, de feuilles d’or, comment faire la feuille d’or libre, des choses comme ça qui vont répondre finalement aux demandes qu’on aura.

L’offre matériel clé en main

Animateur : Oui. Tout à l’heure vous disiez que vous faisiez du clé en main. Vous faites pas que des cours, vous avez aussi les produits parce qu’il faut les trouver, il faut trouver le matériel. C’est important ça quand on débute et on ne sait pas où se fournir.

Christelle : C’est vrai que c’est important parce qu’en fait on s’est dit que les cours c’est bien mais on s’est dit qu’après peut-être que les personnes qui vont suivre nos cours ont peut-être pas la chance d’avoir une ville à côté de chez eux ou tout du moins une ville avec les magasins qui vont bien.

Donc c’est vrai qu’on est parti de ce constat en proposant une petite boutique avec du matériel vraiment adéquat avec les cours qu’on propose et puis surtout avec des pigments qui sont déjà préparés. Donc ça c’est vraiment le gros point fort : des pigments qui sont préparés de façon traditionnelle et puis ensuite qui sont faciles à mettre en usage parce qu’il suffit juste de rajouter un petit peu d’eau, bien remélanger et tout est reparti comme il faut.

Donc une simplicité là-dessus qui fait que au moins quand on a les cours et bien on peut aussi compléter en achetant un petit peu de matériel qui correspond aux cours qui sont proposés tout du moins. L’idée c’est pas non plus de faire de la revente de matériel mais de faire vraiment des choses qui soient propres au cours que l’on propose.

Spécificités du matériel proposé

Animateur : Et c’est des choses qu’on ne trouve pas en magasin par exemple les pigments ou alors le kit de calligraphie spécifiquement pour la calligraphie latine médiévale ?

Christelle : Là vous achetez un kit de calligraphie, c’est vraiment ce que nous on utilise et pareil pour les pigments. Le problème des pigments, c’est que quand on débute, on est obligé d’acheter des kilos de pigments, des grosses boîtes alors qu’on vient de débuter. Puis les grosses boîtes, ça nous sert sur notre vie entière.

Donc là, ce qu’on voulait c’était que des personnes puissent tester, puissent même faire plusieurs enluminures – sont quand même assez voilà, il y a quand même pas mal de matières dedans – mais au moins qu’on n’ait pas d’achat de plein de pigments dans tous les sens.

Là, vous achetez le kit de pigment préparé et ça vous permet de faire plusieurs enluminures sur plusieurs années quand même.

Animateur : Et là, c’est du liant à l’œuf. C’est ça ?

Noémie : Oui. Pour la préparation. Donc c’est vraiment le vrai pigment vrai de vrai à l’ancienne médiévale avec une détrempe médiéval avec vraiment le liant naturel. Tout est naturel puisque même jusqu’au contenant qui sont des petits coquillages qu’on va ramasser en Bretagne, session de ramassage sur la plage pour rendre ça encore plus ludique et joli.

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Christelle : On les sélectionne parce que ça faut que ça rentre dans les boîtes donc on les sélectionne.

Noémie : Et en même temps c’est quelque chose qui se faisait déjà au Moyen-âge. On a dans des enluminures, on voit des représentations d’enlumineur avec des petits coquillages dans lesquels ils mettaient des couleurs. On a repris un petit peu cette idée qui était déjà là et ça fait des kits très sympas à voir et puis à utiliser.

Animateur : Donc là, c’est vraiment le matériel qu’on utilise pendant les cours.

Noémie : Oui. Voilà, que ce soit les pinceaux, les couleurs, les plumes, les encres, c’est vraiment on utilise exactement le même matériel comme ça, il y a pas de surprise et on connaît notre matériel. Donc facile pour pouvoir guider aussi.

Animateur : Exactement. C’est un grand plus.

Premiers retours et surprises

Animateur : Donc là, vous vous êtes lancés en septembre dernier. Qu’est-ce qui vous a le plus surprises dans les retours de vos élèves ? Est-ce que vous avez eu des remarques inattendues ?

Noémie : La remarque la plus inattendue, c’était déjà que ça enlève cette barrière de « J’ai peur de la vidéo. » Alors, ça je l’ai beaucoup eu. J’ai beaucoup eu « j’ai peur de la vidéo » et finalement ça se prête très bien. Les retours sont très positifs. Donc vraiment ça fait vraiment plaisir.

Les échanges aussi, je pensais pas qu’il y aurait autant de personnes qui m’enverraient leur sujet, qui me poseraient des questions. Donc ça crée vraiment un lien personnalisé avec chaque Titivilien. Titivilien… pas mal de filles quand même.

Et la deuxième chose aussi qui était assez étonnante, c’est ce côté technique parce que nous on avait fait toute une étude de projet avant donc avec… on avait fait une période d’incubation donc qui aide un peu les autoentrepreneurs et on avait vu que vraiment fallait ouvrir, démocratiser l’enluminure, s’ouvrir, faire des choses plus ludiques et au final on s’aperçoit que notre clientèle c’est quand même pas mal de techniques qui souhaitent.

Donc là, on va partir sur quelque chose d’assez nouveau. Là, à partir de maintenant, ça va bientôt débuter. On va plutôt faire un peu style formation. Donc côté technique, on va reprendre le programme – enfin des idées de programme qu’on avait monté pour vraiment guider le débutant jusqu’à un bon niveau voir un intermédiaire voir même plus en faisant en proposant des modules.

Développement de l’offre de formation

Noémie : Donc comme on avait fait notre programme, on fait des modules. Donc le module de base ça va être vraiment apprendre les bases. Et ensuite on va avoir les techniques de dorure – enfin je parle en enluminure parce que c’est plus facile pour moi – une technique de dorure après la grisaille, des choses comme ça pour vraiment voir toutes les techniques et peut-être qu’on mettra en place des petites certifications. Bon, pour l’instant plus anecdotique mais pourquoi pas plus tard après les faire reconnaître, pourquoi pas auprès de l’État.

Enfin voilà, moi qui étais dans l’administration avant, ça pourrait être aussi quelque chose après à faire reconnaître un nouveau titre, un nouveau titre d’enlumineur moderne parce que le titre existe en plus – parce qu’il y a… il existait… existe pas mais il existe plus maintenant. Il a été perdu cet été. Donc en effet, il faudrait relancer quelque chose.

L’importance de la transmission du savoir-faire

Christelle : Oui, parce que c’est quand même dommage parce qu’on a quand même un savoir-faire – que ce soit alors après voilà même auprès d’autres personnes qui pratiquent l’enluminure, il y a des savoir-faire qui sont reconnus et malheureusement on n’a plus de centre de formation ni en calligraphie ni en enluminure et on trouve quand même ça assez dommage parce que c’est quelque chose qui sont des gestes qui doivent perdurer.

Et puis c’est vrai qu’en plus on sait qu’à chaque fois qu’on intervient quelque part, ça fait toujours… ça éblouit les gens, ils sont toujours très attentionnés et toujours très surpris en se disant « mais on peut faire vraiment très très belles choses avec peu de matériel finalement » par rapport à d’autres techniques où je pense notamment au scrap booking – je n’ai rien contre – mais où il faut énormément de matériel.

Bon on va faire de très très jolies choses mais ça demande des gros investissements et que là nos deux techniques en fait ne nécessitent pas non plus un investissement financier important si ce n’est beaucoup de temps et de patience et de répétition de geste.

Et je pense que voilà, il y a des jeunes générations qui seront peut-être demandeurs à un moment de ce genre de retour à l’apprentissage pas à pas pour faire de belles choses. Donc on y croit.

Valorisation des métiers d’art

Animateur : Il y a une vraie résurgence des métiers d’art, donc il faut y croire.

Christelle : On en est persuadé. Et puis nous l’idée aussi c’est vraiment de mettre en avant les deux métiers d’art que sont la calligraphie et l’enluminure qui sont rentrés je crois au tout début des années 2000 en fait dans les métiers d’art puisqu’avant c’était pas considéré en tant que métier d’art et souvent sur les salons c’est très peu représenté donc ce sont des métiers qu’on connaît très peu.

Que ce soit… on parle d’un vitrailleur, on parle de plein d’autres métiers d’art mais calligraphe ou enlumineur c’est très peu connu. Donc l’idée c’est que ça perdure et que si on peut essayer de toucher de jeunes personnes par le biais d’internet ou des réseaux sociaux et ben c’est tant mieux pour que ça perdure et si en plus on peut amener notre petite pierre à l’édifice et transmettre tout notre savoir, c’est que du gagnant quoi.

Vision communautaire et collaborative

Animateur : C’est vraiment ça aussi qui est fort dans votre projet. Moi, c’est ce qui m’avait parlé quand on a commencé à échanger, c’est que au-delà de faire des cours ou quoi que ce soit, vous avez vraiment l’envie de faire un lieu d’échange. Vous êtes dans la transmission, vous avez envie de faire du collaboratif.

Comment est-ce que vous imaginez développer cet esprit communautaire et ce côté communautaire de l’académie Titivilus ?

Noémie : Par exemple on est allé voir un relieur en Corrèze et on a filmé. Il nous a présenté un peu son métier et puis il nous a présenté un super… enfin voilà tout ce qu’il faisait c’est vraiment grandiose donc pareil ça on va le monter, faut que je monte la vidéo. On va le mettre en ligne. Ce sera une vidéo qui sera gratuite mais pour en plus de l’enluminure faire découvrir tout ce qui gravite autour du métier du livre.

Donc ça c’est ce que nous on peut pas présenter la reliure, c’est impossible. On va voir des professionnels qui eux savent très bien le parler et on le mettra en ligne sur Titivilus Academy gratuitement.

Et puis pourquoi pas aussi, on s’était dit faire intervenir des personnes qui ont des spécialités par exemple je sais pas des personnes qui sont vraiment spécifiques insulaires qui ont la maîtrise parfaite des entrelacs du style enluminure ou voilà c’est des choses avec des points très particuliers… autant faire appel à des spécialistes parce qu’on s’est dit c’est encore plus professionnel et puis c’est toujours une valeur ajoutée puis c’est toujours sympa de rencontrer plein de gens.

Diversité des styles et spécialisations

Noémie : Essayer de faire petit à petit s’il y a des personnes qui seraient intéressées. On fait un montage comme nous on fait et puis on vend un cours spécifique sur ce que la personne sait faire. Peut-être des entrelacs… le master des entrelacs pourra expliquer voilà. Moi j’ai un programme là, j’ai pas la maîtrise parfaite. Donc ça pourrait être ça. Enfin, il y a plein d’idées.

Et puis on voit aussi, c’est très intéressant quand on est en exposition avec d’autres enlumineurs. Je sais que j’adore ça parce qu’à chaque fois les organisateurs de ces événements, ils nous disent « Ah oui, mais bon, on a déjà un enlumineur, est-ce que ça vous dérange pas ? » Et bien non, parce qu’en fait, on a vraiment des styles différents et un autre enlumineur ne va pas du tout avoir ce que nous on fait.

Et en fait, on s’aperçoit que chacun a sa spécificité, chacun a ses atouts et en fait on fait pas du tout la même chose comme un peintre… ce n’est pas parce qu’il y a un seul peintre qui expose qu’on va enlever tous les autres peintres. C’est ça qu’on veut montrer, c’est que l’enluminure est bien plus riche que ce qu’on pense.

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Animateur : Ça, je suis convaincu et plus j’avance moi sur mon projet, plus je me rends compte qu’il y a tellement de facettes. Et ce qui fait plaisir justement, c’est ça, c’est de voir qu’il y a une vraie ouverture, il y a un vrai intérêt aussi bien des passionnés que des novices qui découvrent, qui tombent par hasard justement dans le coin d’une fête médiévale, d’une exposition, d’un salon, d’un objet qu’ils ont reçu qui se rendent compte de ça et il y a encore beaucoup à faire pour faire connaître et désacraliser je trouve cet art qui a tendance à être… qui mérite en tout cas d’être dépoussiéré.

Noémie : Oui, voilà, c’est ça. On peut dire ça effectivement, dépoussiéré c’est le bon terme, tout à fait. C’est vraiment ça, c’est le bon terme pour ça. Mais voilà c’est un peu notre cheval de bataille.

Art complet autour du livre

Christelle : Ce qu’on a voulu mettre aussi en place par Titivilus Academy, c’est le fait vraiment de réunir deux activités autour du livre en fait qui à la fois l’enluminure, le dessin, la dorure et puis la calligraphie, les mises en pages parce qu’en fait ce sont deux domaines souvent qu’on retrouve indépendamment sur des cours en ligne mais finalement c’est un art complet.

Donc là, l’idée c’est vraiment de mettre en scène l’ensemble de manière à ce qu’il y ait des calligraphies qui soient accompagnées d’enluminure ou des enluminures accompagnées de calligraphie et que l’un ne soit pas plus mauvais que l’autre en fait qu’on ait vraiment quelque chose de toute beauté.

Qu’on ait à la fois une belle calligraphie qui accompagne une belle enluminure ou vice-versa parce que des fois c’est un petit peu dommage… quelque chose un peu… moi la calligraphie c’est une catastrophe chez moi.

Noémie : C’est ça. On proposera… on va… c’est ce qu’on fait déjà. On propose des sujets d’enluminures et des sujets en calligraphie mais les deux peuvent être ensemble aussi. On va faire des sujets qui pourront s’assembler et puis dans la formation… voilà pas formation mais bref ce qu’on va proposer c’est presque une formation. Le parcours, on va plutôt dire ça.

Dans le parcours qu’on va proposer, ça va être ça. On va chacune faire nos parties mais à la fin de chaque module, on aura des sujets en commun qui pourront allier les deux pièces entières en fait. En fait, il y aura une pièce à réaliser qui pourra allier les deux.

Donc c’est intéressant, c’est-à-dire qu’on peut suivre à la fois les cours d’enluminure et puis s’arrêter là et puis également suivre la calligraphie et allier les deux. Mais voilà, les deux sont indépendants mais peuvent se réunir autour d’un projet commun pour faire vraiment une page de manuscrit.

Et je pense que ça c’est quelque chose aussi qui peut être vraiment très sympa. Enfin, on l’a testé pendant plusieurs années dans l’enseignement professionnel. Enfin, moi je l’ai accompagné pendant plus de 14 ans en effet. Donc c’est quelque chose qui me tient à cœur aussi et puis avec Noémie qu’on a envie de partager parce qu’on a une maîtrise là-dessus.

Approche créative vs copie

Christelle : Et là ce sera plus un côté créativité. C’est-à-dire qu’autant les cours on pouvait les suivre sans qu’on ait spécialement d’échange, ces cours là qu’on aura en commun, on veut vraiment que ça soit plutôt créatif. Donc on aura un temps d’échange avec la personne pour l’accompagner dans son projet et on aura aussi un temps à la fin pour voir un peu comment ça s’est passé.

Ça va être vraiment une forme qui se fait pas… enfin qu’on voit très peu dans l’enluminure non, ça se fait très peu parce qu’on est quand même beaucoup sur de la copie.

Et c’est ce qui fait la grande différence souvent entre la communauté enluminure et la communauté calligraphie, c’est que dans l’enluminure, on dit que c’est les copistes et puis en calligraphie c’est pas dans tous les sens, il y a pas du tout de copie.

Donc là, montrer que voilà, en enluminure, on peut aussi créer des choses et quel que soit son niveau, en fait, c’est l’idée aussi d’accompagner les personnes autour de ça qui va être intéressante.

Lancement et développements futurs

Animateur : Et ben, j’ai hâte de voir ça. Donc là, ce sera pour la belle saison. C’est ça ?

Noémie : Là, on va… après, il y a déjà moi, j’ai déjà une vidéo sur les aplats qui est disponible pour voir un peu comment ça se passe qui est vraiment à un prix bas pour le lancement, voir les retours et voir si ça fonctionnait et finalement ça fonctionne très bien. C’est même l’un des plus grands intérêts.

Donc je pense qu’on… c’est déjà lancé et le programme moi je l’ai… on a déjà une bonne partie de nos sujets. On a de grandes parties donc ça va être lancé et autant la calligraphie sera peut-être en plus en live.

Christelle : Ça sera la nouveauté en fait où il va y avoir les sessions de cours en live puisque c’est quelque chose que j’ai pu tester bon malheureusement pendant la période du Covid et heureusement aussi parce que ça m’a permis d’être plus à l’aise là-dessus et de voir comment ça fonctionnait.

Et c’est vrai que la calligraphie du fait qu’on calligraphie en noir sur un fond blanc ça se voit très très bien et les cours en ligne s’y prêtent tout à fait. Donc ça va être un petit peu la nouveauté où là il y aura des sessions de plusieurs cours progressifs en live.

Donc voilà, ça va être sur des petits modules à peu près de 5-6 modules, je crois qu’on avait à peu près mis en place et qui seront complémentaires aux travaux d’enluminure proposés par Noémie.

Et puis après libre à chacun… si les personnes veulent faire les deux et puis réaliser une page entière de création.

Animateur : Voilà comme ça très chouette. Il y en aura pour tous les goûts : de l’enregistré, du live. C’est ça.

Christelle : Mais même le live sera… enfin on pourra le revoir après, sera enregistré comme ça on pourra le revoir. Mais c’est vrai qu’en enluminure le live n’a pas trop d’intérêt parce que bon faire un aplat pendant pendant 1 heure c’est pas très dynamique.

Donc c’est mieux que ça soit enregistré dans l’enluminure. Et par contre la calligraphie en live s’y prête mieux. Ça s’y prête beaucoup mieux. Oui, parce que le geste, il faut refaire le geste, j’hésite pas à refaire 5 fois le geste en live et c’est vrai qu’on comprend mieux aussi le positionnement de la main, de la plume.

Donc on s’est dit que ça se prêtait bien, les deux étaient complémentaires et ça pouvait bien fonctionner, je pense.

Animateur : Ben, on verra ça avec grand plaisir.

Où trouver Titivilus Academy

Animateur : D’ici là, où est-ce qu’on vous trouve si on veut prendre de vos nouvelles ?

Noémie : Évidemment sur le site de Titivilus : titivilusacademy.art

Après, il y a évidemment l’Instagram qu’on anime beaucoup. Donc faut pas hésiter à aller voir dessus. Il y a plein de petites astuces, des quiz, il y a plein de choses. Tous les weekends, il y a des petits quiz sur l’histoire. L’idée c’est d’apprendre plein de choses en même temps.

C’est montré qu’il y a énormément de choses, les outils. Enfin, on présente tout ça sur l’Instagram et puis aussi sur le Facebook de Titivilus Academy. Et après, faut pas hésiter à nous contacter. Donc soit via les réseaux, soit sur la plateforme, il y a un accès au contact pour nous contacter. Avec plaisir.

Animateur : Et bien, on n’y manquera pas. En tout cas, moi je continuerai de faire les quiz le weekend pour voir si j’ai juste ou pas.

Noémie : Oui, ça marche bien. Il y a les quiz le weekend et puis les réponses sont le lundi. Mais en règle générale, les réponses sont quand même bien.

Christelle : On est passionné quand même. Il y a des petits pièges de temps en temps. On essaie de faire des petits pièges quand même.

Noémie : Il faut être passionné de toute façon pour continuer dans l’artisanat. C’est des métiers de passion où on compte pas son temps et on avance par passion. Donc c’est ce qui est chouette, c’est ce qui fait la magie effectivement de cet art.

Conclusion

Animateur : Écoutez, je vous remercie d’avoir pris ce moment avec nous. On suivra vos aventures avec grand intérêt.

Noémie : Oui, avec les Titiviliens et Titiviliennes.

Animateur : Exactement. Et au plaisir d’avoir de vos nouvelles.

Noémie et Christelle : Merci beaucoup. Très bien. Merci.


Conclusion du podcast

Animateur : Et voilà, notre exploration du monde des enluminures s’achève. Mais il reste encore tellement à découvrir. Si vous avez envie de continuer à plonger dans cet univers fascinant, si vous vous posez encore une question, alors je vous invite à vous abonner à la lettre d’or, la newsletter mensuelle dédiée au monde des enluminures.

Chaque mois, vous y trouverez des sélections, des liens, des vidéos et même l’avancée de mes propres travaux dans l’enluminure. Pour vous abonner, rien de plus simple, le lien est en description.

Alors, prêt à illuminer votre boîte email ? À très vite.

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