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Le terme d’enluminure est un terme assez générique et sa définition regroupe et mélange parfois un peu tous ses éléments.
Entre lettrines, lettres ornées, bordures, drôlerie… il y a de quoi y perdre (un peu) son latin !
Je me suis donc dit qu’un petit précis de vocabulaire de l’enluminure illustré pouvait avoir son intérêt pour clarifier ce qui définit une enluminure et les différentes composantes d’une page enluminée.
Vous pouvez trouver une version vidéo et audio de cet article ici .
Sommaire
ToggleQu'est-ce qu'une enluminure au juste ?
Comme sa racine latine l’atteste, enluminer – illuminare– signifie mettre en lumière, grâce aux pigments éclatants et aux feuilles d’or (ou d’argent).
Lorsque j’avais expliqué l’enluminure à la classe de CE1 de mon fils, j’avais simplifié en leur disant que c’était tout simplement une décoration à l’intérieur d’un manuscrit qui entoure un texte pour le rendre encore plus beau.
Finalement j’aime assez cette définition car elle permet de regrouper tous les éléments de l’enluminure et ils sont nombreux.
En début de texte : la lettrine ou l'initiale
Une lettrine est un élément décoratif qui consiste en une lettre initiale agrandie et ornée– on parle parfois de lettre ornée – placée au début d’un texte, d’un chapitre ou d’un paragraphe. Elle est souvent richement décorée avec des motifs floraux, animaux, géométriques, ou même des scènes historiées représentant des personnages ou des événements. Les lettrines étaient fréquemment utilisées dans les manuscrits médiévaux enluminés pour embellir le texte et faciliter la lecture en marquant clairement le début d’une nouvelle section.
C’est finalement ce qui nous reste le plus de l’enluminure aujourd’hui. Les chapitres de livres commencent généralement avec une lettrine pour enjoliver et formaliser le démarrage du texte. Les logiciels de traitement de texte eux-même vous proposent d’intégrer une lettrine dans vos documents word ou autre.
L'initiale
Elle est souvent confondue avec la lettrine mais n’en est pas une. Il s’agit tout simplement de la première lettre d’un mot, qu’il soit en début de phrase, d’un nom propre … En enluminure, elles sont parfois mises en valeur en étant écrites en majuscule ou par une couleur différente.
La lettrine
La lettrine est la mise en valeur de la première lettre d’un texte ou d’une section. Généralement plus grande que le corps du texte, elle occupe plusieurs lignes de hauteur ce qui permet son ornementation.
Il existe plusieurs types de lettrines que l’on retrouve dans les manuscrits et les enluminures. Elles peuvent être peintes ou réalisée à l’encre selon leur importance dans la page enluminée. Parmi les principaux types, on peut citer:
La lettrine ornée
Il s’agit d’une lettre initiale décorée avec des motifs simples, tels que des motifs floraux ou géométriques. Les premières lettres ornées sont apparues au VIe siècle pour être généralisée au Xe.
Son rôle est à la fois ornemental et signalitique. Elle doit ressortir pour guider le lecteur dans sa lecture.
La lettrine historiée
Plus tardive, cette lettre initiale est ornée d’une scène représentant des personnages, des animaux ou de figures géométriques.
La majuscule sert de cadre à l’illustration qui développe généralement ce qui évoqué dans le texte. Elle met en scène et fait écho au texte au sein-même de la lettre, tout en le résumant.
La lettrine cadelée
Réalisée à la plume dans la même encre que celle du texte, elle joue avec des entrelacs pour allonger les lettres et ainsi créer des motifs.
La cadelure – cadeau – est donc le présent du copiste au lecteur.
La lettrine filigranée
Cette lettre initiale est constituée de fines lignes entrelacées formant un motif complexe et délicat.
Elle est largement utilisée dans les manuscrits médiévaux dès les XIIe-XIIIe siècle.
La lettrine champie
Ici la lettre est dorée, à plat ou au gesso. Sa partie centrale est remplie d’un motif décoratif soit filiforme soit végétal comme des feuilles de vignes ou d’acanthe. Les couleurs sont généralement les couleurs médiévales classiques comme le bleu outremer et le vermillon.
La lettrine champie apparait au XIVe et perdure jusqu’à la fin du XVe.
L'illustration: la miniature
L’origine du mot miniature en enluminure provient du latin miniare qui signifie « écrire au minium ». Le minium est un oxyde de plomb rouge utilisé dans la décoration des manuscrits. Au Moyen Âge, le calligraphe qui utilisait cet oxyde était appelé miniator. Lorsque cette pratique s’est développée avec l’emploi de l’or et de l’argent dans les pigments, cet art est devenu celui de l’enluminure, et le miniateur est devenu un enlumineur. Une autre hypothèse sur l’origine du mot miniature suggère qu’il pourrait dériver du mot latin minus, signifiant « plus petit », faisant référence à la petite taille des peintures en enluminure. A moins qu’il ne s’agisse finalement d’une confusion entre les deux…
Quoiqu’il en soit aujourd’hui, la miniature joue un rôle central dans l’enluminure en apportant une dimension visuelle et narrative aux textes manuscrits. Elle permet de représenter des scènes bibliques, mythologiques, historiques ou allégoriques, facilitant ainsi la compréhension et l’interprétation du texte. De plus, la miniature contribue à la mise en valeur et à la beauté du manuscrit, en témoignant du savoir-faire et de la créativité des enlumineurs.
Les miniatures se distinguent par leur finesse, leur précision et leur richesse chromatique.
Au fil du temps, la miniature dans l’enluminure a connu des évolutions stylistiques et thématiques, reflétant les influences culturelles et artistiques de différentes époques et régions comme je le décris dans cet article sur les styles historiques des enluminures. Parmi les principales étapes de cette évolution, on peut citer :
- Les miniatures carolingiennes (VIIIe-Xe siècles), caractérisées par un style sobre et épuré, avec des couleurs vives et des formes géométriques.
- Les miniatures romanes (XIe-XIIe siècles), qui présentent des personnages stylisés, des motifs ornementaux et des scènes narratives plus élaborées
- Les miniatures gothiques (XIIIe-XVe siècles), marquées par un souci du réalisme, une expressivité accrue et une palette de couleurs plus nuancée.
Les décors de la page enluminée
Les bordures : l'écrin de l'enluminure
Les bordures sont des éléments décoratifs essentiels dans l’enluminure qui accompagnent et mettent en valeur les miniatures, les lettrines et le texte des manuscrits. Elles jouent un rôle à la fois esthétique et symbolique, en soulignant l’importance du contenu et en créant un dialogue visuel entre les différentes parties de la page.
Les bordures en enluminure se présentent sous différentes formes et dimensions, selon les époques, les régions et les préférences des enlumineurs. Elles peuvent encadrer une seule page, une double page ou un ensemble de pages, et se composer de bandes étroites ou larges, de panneaux, de médaillons ou d’encadrements complexes.
Les motifs des bordures sont extrêmement variés et comprennent des éléments géométriques, floraux, animaux, humains et architecturaux. Ils peuvent être réalistes ou stylisés, symétriques ou asymétriques, et se déployer en arabesques, en rinceaux, en entrelacs ou en frises.
Les bordures en enluminure ont évolué au fil du temps, en adoptant des styles et des techniques propres à chaque période et courant artistique. Elles ont connu leur apogée au XVe .
Les cartouches
Les cartouches en enluminure sont généralement en forme de parchemin enroulé, avec des extrémités repliées en sens inverse, créant un espace central pour accueillir une inscription ou un titre. Ils peuvent être de différentes tailles et formes, selon les besoins du texte et les préférences des enlumineurs. Les cartouches sont souvent ornés de motifs décoratifs, tels que des éléments floraux, géométriques, animaux ou humains, qui entourent ou encadrent l’inscription.
Les couleurs des cartouches sont généralement vives et contrastées, pour attirer l’attention sur l’inscription et la distinguer du reste du texte. Les enlumineurs peuvent également utiliser des ors et des argentures pour accentuer l’éclat et la préciosité des cartouches.
Les fioritures ornementales
Les frioritures ornementales sont des éléments décoratifs pour embellir et enrichir le texte, les lettrines et les miniatures, tout en créant un cadre harmonieux et cohérent pour l’ensemble de la page.
Les frioritures peuvent être discrètes ou exubérantes, linéaires ou curvilignes, géométriques ou organiques, et se déployer en arabesques, en filigranes, en rinceaux, en entrelacs ou en frises. Les frioritures sont souvent réalisées avec des pigments vifs et des ors, qui contrastent avec le fond du parchemin et attirent le regard.
Les fins de lignes
Les fins de lignes sont des motifs destinés à combler le vide entre le dernier mot et la marge de droite. Elles garantissent le remplissage de page et un aspect visuel unifié. Par conséquent, elles sont de longueurs variables et alignées sur la taille du corps des lettres pour leur hauteur.
Les signes de paraphes
Les signes de paraphes sont aussi appelés pieds de mouche. C’est en quelque sorte le ⁋ de nos logiciels de traitement de texte mais version médiévale.
Il s’agit d’un motif simple, peint pour marquer la séparation entre deux paragraphes ou deux versets.
Les drôleries
Les drôleries sont aussi appelées aussi grotesques – de l’italien pittura grotesca. On peut les trouver en marge, en pieds de page ou en en-têtes.
Ce sont de vrais petits bijoux médiévaux et qui portent plutôt bien leur nom. Humains, chimères... ils n’ont généralement pas grand chose à voir avec le texte mais apportent une touche d’humour et d’impertinence à la page dès le XIIIe.
Cette liste ne prétend pas être exhaustive mais je pense avoir recensé ici les principaux éléments composants une page enluminée.
Si jamais certains venaient à manquer, n’hésitez pas à me les indiquer en commentaire, ce sera l’occasion de réaliser un article collaboratif !
J’ai aussi eu des difficultés à trouver les références de certaines enluminures sur internet, si vous les connaissez, je suis preneuse !


C’est tout bonnement génial ! Merci pour cet article complet. Et je ne savais pas que ça s’appelait des drôleries mais je suis très fan de ces petits personnages biscornus qui font de petites scènes amusantes.
Merci pour tout cet éclairage.
Merci beaucoup ! J’adore les drôleries également. J’ai commencé à en référencer pour pouvoir vous en montrer des croustillantes. Car il y en a de tous les goûts !
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