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En préparant cet article sur les drôleries, je suis tombée sur bon nombre de petits personnages tous plus mignons les uns que les autres. Je me suis dit que ce serait sympa de les peindre un jour … Aussi après avoir fini un long sujet, je me suis offerte cette récréation en combinant plusieurs drôleries à peindre lors de mes cours d’enluminures. C’est donc le carnet de bord de ce sujet d’enluminure que je me propose de vous partager ici.
Sommaire
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Normalement, je pars d’un manuscrit ou d’une page complète. Ici, c’est différent car je suis parties de blogs et d’images Pinterest et je n’ai pas réussi à retrouver les origines des personnages, même avec Google Images. Si certains vous sont familiers, n’hésitez pas à me dire leurs origines, j’aimerais beaucoup voir les pages entières.
J’ai donc choisi les 4 personnes qui me plaisaient le plus et évoquaient des souvenirs pour mes garçons.
Nous voici donc avoir un coq, un âne au corps de lion, un coureur indien et un lapin sonneur de bombarde.
Préparer le parchemin
Evidemment, j’ai tout d’abord préparé mon support : parchemin de mouton, collé sur deux cartons (fin et épais) que j’ai ensuite nettoyé à la poudre de pierre ponce et à l’eau vinaigrée.
(pour en savoir plus je vous invite à consulter l’article sur le parchemin)
Dessiner
Ensuite je me suis penchée sur le dessin. La première étape fut d’assembler les 4 personnages qui n’ont pas vocation à être ensemble.
Avec la guidance de ma prof Aline Falco, nous avons imaginer de les mettre ensemble autour d’un motif végétal. La difficulté était respecter le sens des volutes.
J’ai fixé à l’encre noire le motif principal en appuyant un peu trop fort (d’où l’épaisseur des traits) puis j’ai dessiné au crayon de bois tous les motifs végétaux en piochant sur les décors originaux des marginalia.
J’ai également redessiné à l’encre sépia diluée mes personnages qui seront peints par la suite.
Une fois le dessin déterminé, j’ai encré tous les éléments qui devaient l’être, en encre noire ou sépia dilluée.
Pose de la feuille d'or
L’étape suivante est de poser la feuille d’or. Ici il s’agit de pose d’or à plat donc il suffit dans un premier temps d’appliquer (délicatement) au pinceau de la mixion à dorer (légèrement teintée d’encre rouge pour voir où l’on en est).
Une fois que la mixion est bien sèche (il faut compter un quart d’heure environ). Il est temps de poser la feuille d’or. J’utilise exclusivement de l’or transfert, beaucoup plus simple à poser.
Il est temps ensuite d’enlever délicatement le surplus d’or avec un pinceau doux (et de récupérer la poussière d’or précieusement pour en faire un jour de l’or en coquille).
Comme vous pouvez le constater, même si c’est de l’or, c’est quand même assez moche, genre « gros pâtés » puisque l’or a attaché sur l’encre. L’étape suivante est donc de repasser les contours noirs à l’encre et faire les petits détails par-dessus l’or.
Mise en peinture
(ici vous ne voyez toujours pas le noir repassé car je n’avais pas l’encre sur moi).
Premier personnage à peindre : le lapin à la bombarde.
J’ai utilisé un nouveau pigment que je ne connaissais pas : de l’ocre ardoise que j’ai dégradé avec du blanc et un pointe de noir. La bombarde est peinte avec de l‘ocre jaune, également dégradée avec une pointe de noir.
J’ai ensuite mis en lumière la bombarde avec de l’or minéral (moins cher et plus éclatant que mon or en coquille).
Je me suis ensuite attaquée à la mise en couleur des quelques végétaux en utilisant le bleu outremer et le vermillon pour respecter les couleurs des manuscrits originaux.
Deuxième personnage : l'âne au corps de lion
J’ai pris beaucoup de plaisir à mettre en couleur l’âne au corps de lion. N’ayant pas de brun Vann Dyck j’ai utilisé un mélange avec de l’ocre rouge et du noir pour créer ce brun. Les petits poils sont en blanc de titane et toute la lumière de sa houpette et de ses pates est en or minéral.
Par contre, j’ai complètement râté l’oeillet…
Rattraper une erreur sur parchemin
L’œillet étant raté, il m’a fallu trouver un moyen de le rattraper ! Et là peine perdue, j’ai donc décidé de tout recommencer en l’effaçant. Car c’est l’un des grands avantages du parchemin : il est possible d’effacer assez facilement le pigment. C’est d’ailleurs comme cela que les enlumineurs économisaient le parchemin : ils le grattaient entièrement pour repeindre par-dessus.
Sur une aussi petite surface, j’ai plutôt choisi de l’effacer avec de l’eau en frottant doucement avec un coton-tige.
Une fois le parchemin sec, comme ce n’était toujours pas probant, j’ai utilisé un crayon gomme doux pour finir de « gommer » mon problème. Et franchement, à force d’effort, j’ai réussi à bien nettoyer le parchemin sans trop abimer la peau pour pouvoir repeindre dessus.
Ensuite il était temps de reprendre la peinture pour avoir un œillet digne de ce nom. Je suis partie cette fois sur un dégradé de rouge porto, plus ou moins éclairci par du blanc de titane.
Au final, ce ne sera pas exactement un œillet, mais une fleur inconnue qui aura au moins l’avantage de ne pas dépareiller l’ensemble.
Suite des personnages
Troisième personnage : le coq
Pour peindre le coq, j’ai repris le même dégradé de couleur que pour l’âne, un mélange d’ocre rouge et du noir pour créer le bon brun. J’ai joué sur les ombres et les lumières avec le blanc et l’or minéral. La crète et le barbillon sont fait à base de rouge vermillon.
Avant que je n’oublie, les tiges et feuillages sont faits à partir d’un nouveau pigment vert que je voulais tester. J’ai ajouté un peu d’outremer pour le bleuter. Pour l’éclaircir, pas de blanc cette fois-ci mais du jaune.
Quatrième personnage : le coureur indien
C’est un personnage qui vous a amusé lorsque je l’ai partagé dans mes stories sur Instagram.
Si le dégradé est une technique au résultat particulièrement intéressant, il y a des moments où l’on se fait carrément peur car au début, c’est quand même très moche et digne d’un coloriage de maternelle.
Le dégradé consiste à lisser avec un peu d’eau par petites touches légères les zones de couleurs. C’est assez long car on a parfois l’impression de plus effacer qu’autre chose et de recommencer sans cesse.
Ici j’ai utilisé l’ocre rouge et l’ocre jaune ainsi que le même gris ardoise que pour le lapin afin de garder une harmonie de couleurs avec l’ensemble.
Heureusement au bout d’un moment, le résultat est là et pour terminer de mettre de la lumière, j’ai utilisé de l‘or minéral.
Peindre une fleur en dégradé.
Une fois les 4 personnages terminés et tous les végétaux achevés à grand renfort de vermillon et d’outremer, j’ai fini par une grosse fleur pas très gracieuse. (je me suis un peu trop emballée au dessin).
Encore une fois, le dégradé ne donne pas des résultats très engageants au démarrage. Admirez cette magnifique citrouille devenue soucoupe volante en ajoutant la lumière sur le relief central.
La pose de pistils et de petites feuilles aura limité l’effet curcubitacé mais ce n’est clairement pas ma plus belle réussite sur cette pièce.
Fin du sujet et résultat final
Et voilà, une petite pièce de 16,5cm x 8cm réalisée en 16h environ.
Reste maintenant à trouver un joli passepartout et surtout un cadre sur mesure.


Wahou je découvre l histoire de l enluminure qui enfin me semble accessible au travers de vos textes. Un grand merci pour cette transmission.
Merci beaucoup pour votre message ! Je suis ravie que ces textes vous « parlent » !